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Anciens étudiants

La méditation Vipassana en prison

Vipassana est l’une des techniques de méditation les plus anciennes. Elle a été enseignée en Inde il y a plus de 2 500 ans comme un remède universel aux maux universels, c’est-à-dire comme un Art de vivre. Aujourd’hui, elle peut être considérée comme un instrument permettant de changer son mode de vie pour prendre une meilleure direction.

Vipassana est, pour les détenus, un outil qui aide à réduire les états mentaux négatifs tels que la colère et l’agression, et qui conduit progressivement à la paix intérieure. Pour le personnel pénitentiaire, le programme Vipassana dédié aux prisons peut, avec le temps, contribuer à rendre l’environnement carcéral moins violent et plus facile à gérer, lorsque de plus en plus de détenus intègrent la méditation dans leur vie quotidienne.

L’approche non sectaire de la méditation Vipassana accueille des participants de tous horizons, sans distinction de religion ou de croyance. Des études sur les effets de la méditation Vipassana sur la récidive, la toxicomanie et le comportement des détenus ont indiqué des résultats prometteurs.

Le projet Vipassana pour les prisons offre au personnel pénitentiaire une approche unique et efficace qui complète les programmes existants pour les détenus.

Histoire et faits

Les cours de méditation Vipassana ont été dispensés pour la première fois dans des prisons en Inde en 1975. Depuis lors, ils se sont répandus dans le monde entier. Des cours en prison ont été organisés dans de nombreuses régions du monde : en Amérique, en Europe, en Asie et en Nouvelle-Zélande. En Amérique du Nord, plus de trente cours résidentiels de dix jours ont été organisés pour plus de 250 participants dans cinq établissements pénitentiaires. En Europe, des cours ont été organisés en Irlande (2015), en Espagne (2003), au Royaume-Uni (1998) et en Israël (2007).

Conséquences et bienfaits pour les détenus

Les détenus sont confrontés à eux-mêmes. En raison de l’horaire strict des cours, ils pratiquent continuellement afin de comprendre leur vie mentale, et d’observer l’interaction du mental et du corps physique par l’expérience directe. Ils réalisent ainsi comment ils réagissent par ignorance et que cela se traduit souvent par de la colère, un comportement agressif, des activités criminelles et de la toxicomanie.

L’expérience de l’interaction entre le mental et le corps les amène progressivement à comprendre qu’ils ne peuvent blâmer personne d’autre qu’eux-mêmes pour les actes nuisibles qu’ils ont commis dans le passé. Cela conduit à un changement de mode de vie et à une attitude mentale positive, car ils apprennent également à se prémunir contre d’autres réactions dues à l’ignorance. Ils apprennent à agir de manière bénéfique pour eux-mêmes et pour les autres, et à mieux gérer leurs expériences émotionnelles.

Une conséquence fréquente est un meilleur respect par les détenus des règles et des programmes de la prison, ainsi qu’une réduction des taux de récidive.

Citations de prisonniers

“Pour la première fois, j’ai vraiment appris comment observer ma colère. J’ai pu m’asseoir et l’observer.”

“J’ai pris de mauvaises décisions, j’ai fait de mauvais choix, mais ce n’est pas du tout moi. Le “moi” est totalement différent. C’est ce que j’ai appris au cours de ces dix jours.”

“Dans ce cours, j’ai réalisé à quel point je me détestais et je m’en suis occupé.”

“J’ai fait des erreurs et tout le monde peut changer. Je peux dire que j’ai changé.”

Citations du personnel pénitentiaire

“J’ai vu des résultats spectaculaires chez les détenus qui ont participé… J’ai vu de l’honnêteté, j’ai vu ces détenus être honnêtes à propos d’eux-mêmes. Je les ai vus très ouverts et pas gênés par les règles. Ils étaient tout simplement d’accord avec les choses.” – Dean McGuire, chef de la sécurité, prison NRF, Seattle.

“En introduisant la technique de Vipassana, vous commencez là où les thérapies cognitives et comportementales s’arrêtent.” – Dr Ron Cavanaugh, Directeur du traitement, Alabama Department of Corrections.

Films documentaires

Il existe plusieurs films documentaires sur la mise en œuvre de Vipassana dans les prisons. Ils ont été projetés avec succès dans des festivals internationaux.

The Dhamma Brothers montre comment Vipassana a été introduit dans une prison de haute sécurité en Alabama, aux États-Unis, en 2002.

Changing From Inside montre le travail continu d’un programme carcéral régulier, de 1997 à 2002, dans la prison NRF de Seattle, aux États-Unis.

Doing Time, Doing Vipassana est un compte rendu du cours organisé en 1994 dans la prison de Tihar, en Inde, avec plus de 1 000 participants.

Vipassana – the Path of Liberation présente un cours de Vipassana dans une prison au Brésil, montrant les résultats positifs sur le comportement des détenus et leur récupération.

Vipassana in Mongolian Prisons présente l’expérience bénéfique des détenus qui ont suivi des cours Vipassana de dix jours dans la prison de haute surveillance de Maanit, en Mongolie.

Il existe plusieurs projets de recherche sur les effets des cours de méditation Vipassana. La plupart concernent des cours en milieu carcéral et des détenus.

Une étude, portant sur le programme NRF Prison à Seattle (financé par le National Health Institute, États-Unis ; 1997-2002), réalisée deux ans après le premier cours, a montré que les participants étaient capables de mieux gérer leurs émotions et de réduire leur consommation de drogues, selon les rapports d’auto-évaluation. Les détenus ayant suivi un cours de dix jours étaient moins susceptibles de commettre des actes criminels, que les détenus n’ayant pas participé au cours. L’étude fait état d’un taux de récidive réduit de 20 % par rapport aux non-participants. Les deux sexes ont acquis les mêmes bienfaits.

Une autre étude a eu lieu à Taïwan en 1996, où vingt-quatre détenus se sont inscrits à un cours de Vipassana de dix jours. L’étude s’est concentrée sur des données qualitatives, analysant les changements de comportement consécutifs à la pratique de Vipassana. Les vingt-quatre participants méditants ont tous fait état de changements positifs à la suite du cours. 50 % d’entre eux ont fait état d’une augmentation du calme mental, d’un niveau accru de paix intérieure et d’une amélioration des stratégies d’adaptation. Jusqu’à un tiers des participants ont fait preuve d’une plus grande empathie, d’une perspective moins égoïste et d’une plus grande responsabilité pour leurs propres actions. Dans sa conclusion, l’auteur a relevé cinq domaines dominants d’effets positifs : le comportement social ; les effets somatiques et psychosomatiques ; l’observation et la maîtrise de soi ; la nature psychodynamique profonde ; et la sagesse acquise par l’observation du mental et du corps. Il conclut en outre qu’il existe des preuves scientifiques montrant que Vipassana a un effet réel et substantiel sur les niveaux somato-mentaux profonds qui sont responsables des actions humaines.

Qu’est-ce qui est réellement enseigné ?

Un pratiquant d’un cours de méditation Vipassana de dix jours apprend plusieurs points importants qui sont également bénéfiques dans la vie quotidienne, les activités et la prise de décision :

• Vivre un mode de vie éthique et moral en s’abstenant d’activités nuisibles.
• Maîtriser son propre mental en se concentrant sur le souffle naturel qui entre et qui sort.
• Développer la compréhension de sa propre structure mentale par l’observation directe. L’interaction entre le mental et le corps est étudiée de manière analytique en observant les sensations corporelles et en n’y réagissant pas. La nature changeante de chaque sensation ordinaire est au cœur de ce travail.

Cliquez ici pour obtenir un PDF intitulé Vipassana Meditation in Prisons — Introductory Information (Méditation Vipassana dans les prisons — Informations préliminaires).